Arthrodèse sacro-iliaque
Qu’est-ce qu’une arthrodèse sacro-iliaque ?
Une arthrodèse sacro-iliaque est une fusion du sacrum et de l’aile iliaque réalisée dans le cadre de douleurs chroniques de l’articulation sacro-iliaque. Les douleurs chroniques de la sacro-iliaque sont principalement liées à des séquelles traumatiques, un antécédent de chirurgie du rachis lombaire, une arthrose dans le cadre d‘une maladie inflammatoire et des séquelles d’une infection. Pendant de nombreuses années cette chirurgie était réalisée de manière exceptionnelle en raison des risques opératoires majeures et de sa difficulté. Depuis maintenant une dizaine d’année et l’arrivée sur le marché de produits innovants, cette chirurgie s’est démocratisée avec d’excellents résultats fonctionnels et des risques parfaitement maitrisés.
Est-ce fréquent ?
On estime qu’un tiers des douleurs du rachis lombaire sont des douleurs de la sacro-iliaques ce qui constituent donc un nombre très important de patients. L’activité des patients est très corrélée au développement des signes cliniques. Cependant lorsqu’un patient devient symptomatique, cela indique que les lésions du cartilage ont débuté et que la maladie est en train de progresser.
Pourquoi la sacro-iliaque est douloureuse et entraine des limitations de fonction ?
L’articulation sacro-iliaque est une articulation peu mobile qui a un rôle de transmission de la masse du rachis au niveau du bassin subissant alors des forces en cisaillement. L’évolution arthrosique aboutit à générer des douleurs localisées au niveau de la sacro-iliaque. Ces douleurs sont la plupart du temps d’allures mécaniques et inflammatoires. Un certain nombre d’éléments à l’examen clinique permettent de faire le diagnostic. Ces douleurs conduisent à une limitation des activités et une boiterie à la marche. Ce syndrome aboutit à une détérioration de la qualité de vie des patients les amenant à consulter.
Qu’elles sont les possibilités de prise en charge non chirurgicale avant l’apparition d’arthrose ?
La prise en charge médicale est toujours proposée en 1ère intention. Elle peut apporter en effet une amélioration significative de la qualité de vie chez certains patients.
Les différents axes de travail comprennent :
• L’éducation du patient et la modification des activités (maintien des activités, sensibilisation à la nutrition, incitation à perdre du poids si cela est intéressant…)
• L’utilisation adaptée d’antalgique à la demande.
• La thérapie physique dont le rôle est la diminution de l’inflammation autour de la hanche. Pour cela le patient reçoit des prescriptions de séances de kinésithérapie.
• Les infiltrations intra-articulaires. Elles sont souvent utilisées comme outil diagnostique dans le cadre des douleurs atypiques mais constituent aussi un traitement en cas d’échec du traitement de première ligne des premiers points.
Qu’elle est donc la meilleure prise en charge ?
Elle a pour but de traiter la cause et les conséquences dans le même temps opératoire. Elle se fait par deux ou trois petites incisions latérales qui permettent de travailler sous le contrôle de la radioscopie ou sous navigation scanner. Elle consiste donc à introduire le dispositif permettant la fusion dans l’articulation ce qui aboutit à la fusion de l’articulation et à la disparition des douleurs :

Quand cette chirurgie peut-elle être proposée ?
Le Dr Brulefert réalise l’arthrodèse sacro-iliaque chez des patients présentant des douleurs à l’origine d’un impact dans leurs qualités de vie et d’une atteinte de la fonction importante. Elle ne se conçoit que comme un recours à un échec d’un traitement médical bien conduit.
Quels sont les résultats attendus, les suites opératoires et les risques ?
Ces chirurgies ont d’excellents résultats en termes de douleur et de fonction. Elles se font en ambulatoire. Un appui contact est autorisé en post-opératoire pendant 4 semaines avant une reprise d’appui complet. Une attelle réfrigérée est utilisée dans les premiers jours. Le patient sort à domicile avec des ordonnances de pansements, d’antidouleurs, de médicaments contre le risque de phlébite et d’anti-inflammatoire pour prévenir le risque d’ossification hétérotopique. Une dizaine de séances de kinésithérapies et d’éducation thérapeutique sont faites en pré-opératoires et reprises à 1 mois de l’opération. Le Dr Brulefert revoit les patients en consultation à 6 semaines, 3 mois et 6 mois.
Comme toute chirurgie, les risques de troubles cicatriciels, d’infection du site opératoire, d’hématome, de troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et anesthésiques sont décrits. Un risque de lésion des racines nerveuses est associé à cette chirurgie, c’est pourquoi elle doit être proposée par des équipes entrainées.