Définition
Il s’agit d’un ensemble de pathologies qui ont comme caractéristique commune de comporter une atteinte tendineuse.
Le tendon peut être rompu (cf. Rupture de coiffe des rotateurs). Il peut présenter des dépôts calciques : tendinite calcifiante (Cf. tendinopathie calcifiante).
Il peut être seulement le siège de remaniements inflammatoires et/ou dégénératifs.
On parle généralement de tendinopathie non rompue de la coiffe des rotateurs. À noter que ces différentes entités sont souvent regroupées sous le terme désuet de « péri-arthrite scapulo-humérale ».
Articulation de l’épaule
|
Schéma du conflit sous acromial
|
Ces tendinopathies ont également comme fréquente caractéristique commune de présenter une inflammation de la bourse séreuse sous acromio-deltoïdienne (« bursite »), en rapport avec un conflit sous acromial. Ce terme correspond à la mise en évidence d’un conflit entre le rebord antérieur de l’acromion et son prolongement par le ligament acromio coracoïdien, et les tendons de la coiffe des rotateurs. Par habitude, le diagnostic porté est directement celui de conflit sous acromial (« CSA »).
Physiopathologie
Les facteurs conduisant à la survenue d’une tendinopathie non rompue de la coiffe des rotateurs sont multiples, et généralement associés. Un facteur de risque isolé ne permet généralement pas à lui seul d’entraîner la survenue d’un CSA, les facteurs externes généralement retrouvés sont :

gestes répétitifs,

activités physiques avec maintient des mains au dessus du plan des épaules,

ports de charges lourdes,

traumatismes.
Il existe ensuite des facteurs propres au patient lui même :
l’âge,
la forme et la taille de son acromion (acromion courbe ou agressif, type II et III).
des facteurs de prédisposition génétique à présenter une tendinopathie et à en souffrir.

Classification de Bigliani , différents types d’acromion.
Histoire de la maladie
Les douleurs peuvent apparaître spontanément, après un effort, ou bien après un traumatisme. Elles sont volontiers nocturnes, mais entraînent souvent des douleurs dites mécaniques, c’est à dire survenant lors de certains mouvements. À un stade de début, cette douleur non étiquetée est souvent qualifiée de « tendinite ». Il s’agit alors souvent d’un diagnostic non médical, porté par un proche ou le patient lui-même. Cette « tendinite » a vocation à s’amender spontanément, sans traitement particulier. En cas de persistance des douleurs malgré un traitement antalgique, vois anti-inflammatoire, une consultation médicale peut être nécessaire.
Prise en charge thérapeutique
La tendinopathie non rompue de la coiffe des rotateurs requiert avant tout une prise en charge médicale. Le repos, des séances de rééducation en cas de raideurs et/ou de douleurs musculaires peuvent permettre une guérison. En cas d’échec, un bilan d’imagerie est nécessaire. Le bilan de débrouillage doit consister d’abord en la réalisation de radiographies standards.

Radiographie d’un acromion agressif.
En cas de doute sur une éventuelle rupture de la coiffe des rotateurs, une échographie peut permettre de faire un premier bilan. En cas de certitude de rupture, un bilan d’imagerie complémentaire type IRM ou arthroscanner est envisagé d’emblée (cf. Rupture de coiffe des rotateurs).

IRM de l’épaule
Par la suite, après avoir confirmé le diagnostic de CSA, et après avoir éliminé les contre indications, une ou des infiltration(s) sous acromiale(s), et /ou intra-articulaire(s) sont indiquées. En effet, ce n’est qu’après 6 mois de traitement médical bien conduit et après échec des infiltrations qu’une prise en charge chirurgicale peut être nécessaire (recommandation HAS).
Traitement chirurgical
Le traitement du conflit sous acromial consiste à supprimer le conflit entre la bourse, les tendons, et le bec acromial. Elle est appelée acromioplastie. Elle se déroule sous arthroscopie (recommandation HAS). Le séjour peut se faire en ambulatoire, ou en hospitalisation conventionnelle. L’intervention se déroule sous anesthésie générale et éventuellement une anesthésie de l’épaule (« bloc loco - régional »). Ainsi, sous contrôle vidéo, le chirurgien va venir nettoyer la bourse sous acromiale. Puis à l’aide d’une fraise rotative, il va aplanir l’acromion de telle sorte que les tendons ne puissent plus venir en conflit avec celui-ci.
L’ objectif de l’acromioplastieest d’aplanir l’Acromion.
|
L’arthroscopie permet un gesteprécis du geste chirurgical
|
Dans certains cas, des gestes associés peuvent être réalisés durant l’arthroscopie afin de traiter des douleurs associées : traitement de l’arthrose entre la clavicule et l’acromion, traitement des tendinopathies du biceps, etc...
En cas de découverte fortuite d’une rupture de coiffe réparable, le chirurgien pourra être amené à suturer le tendon.
Suites post opératoires
Une écharpe coude au corps est mise en place pour une dizaine de jours.
 |
Auto-rééducation
|
Une auto-rééducation est mise en place dès le lendemain de l’intervention, sous réserve que les douleurs le permettent. Un traitement antalgique est à prendre de manière systématique les premiers jours compte tenu des douleurs post opératoires. La récupération des amplitudes articulaires se fait par la suite progressivement, au besoin par des séances de rééducation chez le masseur kinésithérapeute si la récupération des amplitudes est difficile. La période de convalescence peut être longue et durer au moins six mois.
Risques / complications
Les complications sont rares. La réalisation de la chirurgie de l’épaule sous arthroscopie a permis de réduire considérablement le taux d’infection, par rapport à la chirurgie dite à « ciel ouvert ». Ce taux est estimé à une infection pour 10000 arthroscopies. Le risque d’hématome post opératoire est quasi nul, le risque de phlébite du membre supérieur également. La complication la plus fréquente est la survenue d’une algodystrophie (cf. Algodystrophie). À l’épaule, celle-ci peut prendre le nom de capsulite rétractile de l’épaule ( ou « épaule gelée »), lorsqu’elle s’accompagne d’une raideur majeure de l’articulation.
Conclusion
La tendinopathie non rompue de la coiffe des rotateurs est une pathologie fréquente, dont le traitement est avant tout médical. En cas d’échec du traitement médical, une acromioplastie arthroscopique peut être proposée.