Epicondylite et épitrochléite

Définition

L’épicondylite (ou tennis elbow) est une inflammation de l’insertion des tendons au niveau de la face externe du coude.
Cette inflammation survient le plus souvent lors d’une utilisation excessive et répétée du bras.

L’épitrochléite correspond à une inflammation des tendons à la face interne du coude.

Anatomie

L’épicondyle est une saillie osseuse externe du coude.
Des muscles sont attachés dessus pour mobiliser le poignet et les doigts (l’extension).
L’épicondylite correspond à l’inflammation de ces tendons extenseurs du poignet et des doigts

Cette inflammation survient lors de l’utilisation excessive des muscles de l’avant bras : bricolage, activités sportives, gestes répétés au travail , mauvaise position au travail…

L’épicondylite peut être isolée ou associée à une arthrose du coude ou une compression du nerf radial au coude.

Examen clinique

Le principal symptôme est la douleur sur la face externe du coude. Les douleurs peuvent irradier vers l’avant bras et l’épaule. Les douleurs apparaissent lors de certains mouvements du bras et lors de ports de charges lourdes.
La palpation de l’épicondyle latérale est douloureuse.
Les douleurs peuvent être nocturnes.

Les douleurs sont reproduites par extension contrariée du poignet : dans le cas d’une épitrochléite, les douleurs se situent sur le bord interne du coude.

Examen complémentaire

La radiographie du coude permet de visualiser des micro calcifications au niveau du tendon ou une atteinte articulaire du coude (arthrose).
L’échographie est bon examen de débrouillage : évaluation de l’inflammation
L’EMG est nécessaire si le chirurgien suspecte une compression du nerf radial au du nerf ulnaire au coude associée à l’ épicondylite ou à l’épitrochléite.
L’IRM du coude peut être nécessaire avant la chirurgie : bilan préopératoire.

Votre traitement

Il est avant tout préventif et médical.
Dès l’apparition des symptômes il faut mettre au repos le coude avec mise en place d’un protocole de rééducation.

-  Eviter le surmenage musculaire et identifier les facteurs qui favorisent l’épicondylite. Il faut vous mettre en relation avec la médecine du travail pour adapter votre poste de travail.
-  L’infiltration peut être utile en cas de douleurs importantes mais ne doit pas être répétée (fragilisation des tendons)
-  L’immobilisation par une orthèse de repos ou un système de bracelet de contention peuvent être utiles.
-  La rééducation avec la physiothérapie suivant un protocole spécifique remis par votre chirurgien est essentiel dans la prise en charge de l’épicondylite.

Ce traitement, s’il est bien respecté et effectué à temps, permet la guérison à 90% en moyenne.
Mais la récupération est longue et la patience est de mise.

La chirurgie

Elle est indiquée après échec d’un traitement médical complet et respecté et au minimum six mois à un an après l’apparition des symptômes.

L’intervention est pratiquée en ambulatoire sous anesthésie loco régionale ou locale (WALANT).

La chirurgie consiste à enlever l’inflammation des tendons et réaliser une détente des muscles pour diminuer la tension et donc l’inflammation.

Dans le cas de l’épicondylite : SI le nerf radial est comprimé, il y a une indication à libérer ce nerf au niveau du coude dans le même temps opératoire.

Dans le cas de l’épitrochléite : Si le nerf ulnaire est comprimé, il y a une indication à libérer ce nerf au niveau du coude dans le même temps opératoire.

AVERTISSEMENT
Le contenu de cette vidéo chirurgicale peut choquer la sensibilité des personnes non habituées.

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Après la chirurgie

Les résultats de la chirurgie sont bons dans 80% des cas. Les patients sont améliorés dans la majorité des cas mais des douleurs minimes résiduelles peuvent persister dans 50% des cas.

IMPORTANT : En moyenne, après la chirurgie seuls 30% des patients peuvent reprendre leur travail au même poste. Il est souvent nécessaire de prévoir une adaptation du poste de travail ou décider d’un reclassement professionnel.

La force musculaire est limitée jusqu’au 3ème mois après la chirurgie.
Une rééducation est nécessaire pour lutter contre l’œdème et récupérer de la force.
La reprise du travail peut s’envisager à partir du 2ème mois mais en fonction de la récupération et de l’adaptation du poste de travail cela peut être plus long.

Les complications générales

Générales pour tout acte de chirurgie :

Hématome : qui se résorbe en général tout seul. Il peut nécessiter de façon exceptionnelle une ponction évacuatrice ou un drainage par chirurgie.

L’algoneurodystrophie : ou syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est un phénomène douloureux inflammatoire mal compris.
Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois voire des années entraînant une prise en charge spécifique avec rééducation, examen complémentaire et traitement contre la douleur (centre antidouleur).
Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

L’infection profonde : est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement par antibiotiques.

Une atteinte nerveuse : le nerf peut être pris dans la fibrose cicatricielle ou être sectionné mais cela reste exceptionnel.

Par contre une sensation diminuée ou une hypersensibilité sur un des doigts concernés peut être observé.

La cicatrice : elle peut reste gonflée et sensible pendant plusieurs semaines avec douleur du talon de la main.

La raideur : elle est peu fréquente et transitoire et nécessite de la rééducation.

La Force : Il y a une perte transitoire de la force qui se récupère après quelques mois mais qui peut rester diminuer définitivement (le ligament du canal carpien est coupée et il y a donc une perte de force associée)

A noter : la liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, lié à l’état local ou à une variabilité technique.
Toutes les complications ne peuvent être listées.

Les complications spécifiques

Les résultats de la chirurgie sont bons dans 80 à 90 % des cas. Les patients sont améliorés dans la majorité des cas mais des douleurs minimes résiduelles peuvent persister. Lors du retour au travail, la prévention est nécessaire pour éviter la récidive.

Ce qu’il faut retenir

-  L’épicondylite (ou tennis elbow) est une inflammation de l’insertion des tendons au niveau de la face externe du coude.
-  L’épitrochléite est une inflammation sur le bord interne du coude.
-  Le traitement est toujours médical dans un premier temps.
-  Si l’épicondylite est lié au travail, une adaptation de poste est indispensable (en lien avec le médecin du travail).
-  La chirurgie est efficace mais ne garantie pas la disparition totale des douleurs.