Ménisque

Définition

Les ménisques sont des structures anatomiques situées dans l’articulation du genou. Il s’agit de structures fibro-cartilagineuses, permettant de répartir et d’absorber les contraintes mécaniques du fémur sur le tibia, protégeant ainsi le cartilage. La préservation du capital méniscal est donc primordiale pour prévenir la dégradation articulaire du genou.

Épidémiologie

Différents lésions méniscales traumatiques

Les ménisques vue du dessus

Vue arthroscopiqued’un ménisque dégénératif

Il s’agit de lésions très fréquentes. On peut schématiquement distinguer deux types de lésion : les lésions méniscales traumatiques, et les lésions méniscales dégénératives. L’incidence (nombre de cas survenus par an) des lésions méniscales traumatiques est de 4,2/10000 femmes, et 9/10000 hommes. Elles surviennent plutôt chez le sujet jeune, et peuvent être associées à d’autres lésions, notamment ligamentaires (ex : ligament croisé antérieur). La présence de lésions méniscales dégénératives est plus difficile à connaître. En effet elles sont souvent asymptomatiques et leur fréquence varie avec l’âge. En effet, la prévalence à l’IRM des hypersignaux méniscaux sans symptômes est de 5 % avant 30 ans, de 13 à 15 % jusqu’à 45 ans, de 25 à 63 % après 50 ans, et jusqu’à 65 % après 65 ans. La survenue d’un traumatisme important, ou de micro traumatismes répétés, peuvent rendre symptomatique, ou aggraver une lésion méniscale dégénérative chez un sujet plus âgé. Aussi, il est important de comprendre que lésion méniscale ne signifie pas automatiquement intervention chirurgicale. Ces deux types de lésions ont des modes de survenue différents. La lésion dite traumatique survient généralement à un moment « t », identifiable par le patient : la douleur survient à moment précis, après un traumatisme, un mouvement anormal, lors du relèvement d’une position accroupie. Les douleurs de lésion dégénérative surviennent plus progressivement, sans qu’un mécanisme inaugural ne soit forcément retrouvé.
À noter qu’une composante traumatique peut venir se surajouter à une lésion méniscale dégénérative.

Physiopathologie - mécanisme

Les ménisques sont des fibro-cartilages qui permettent de jouer un rôle d’amortisseur entre le fémur et le tibia. Ils sont fixés sur le tibia, mais mobiles avec le fémur lors des mouvements de flexion - extension et de rotation du genou. À l’occasion d’un traumatisme, et/ou en raison d’un vieillissement du ménisque, une déchirure peut survenir. En fonction du mécanisme (écrasement, cisaillement...), et de l’état du ménisque initial, plusieurs forme de lésions peuvent survenir. En fonction du type de lésion, de son ancienneté, et de l’âge du patient, le traitement pourra être différent. D’une manière générale, « retirer du ménisque » modifiera la répartition des contraintes mécaniques du genou. À long terme, cette modification pourra avoir des conséquences sur l’usure du genou.

Symptômes

Différents signes peuvent amener à consulter. Ils peuvent être isolés ou associés. Les plus fréquents sont une douleur, volontiers horizontale, localisée généralement du côté du ménisque lésé, une sensation de gêne intra articulaire, un gonflement de l’articulation, des blocages (impossibilité d’étendre le genou), ou des pseudo-blocages, une sensation d’instabilité, l’impossibilité de s’accroupir. L’histoire clinique du genou peut orienter vers une lésion méniscale : mode de survenue de la douleur, antécédents traumatiques du genou. Après un examen clinique adapté, seul un bilan complémentaire permettra d’orienter le diagnostic.

Examens complémentaires

Irm d’une lésion méniscale

En première intention, un bilan radiologique est nécessaire. Celui-ci aura comme principal objectif d’éliminer une arthrose débutante ou avérée, des fragments d’os et/ou de cartilage libres dans l’articulation. En cas d’arthrose, le traitement sera alors d’abord la mise en place d’un traitement médical adapté. En cas de corps étrangers, un bilan complémentaire sera prescrit. La confirmation d’une lésion méniscale se fait à l’aide d’une IRM. L’étude IRM permettra de confirmer le type de lésion, son extension, la qualité de l’os et du cartilage adjacent, et d’éventuelles lésions associées, notamment ligamentaires qui modifieront alors la prise en charge thérapeutique.

Arbre décisionnel

La décision du choix de traitement d’une lésion méniscale se fait selon un arbre décisionnel. Il diffère en fonction de la nature traumatique ou dégénérative de la lésion. Vous trouverez ci-joint les arbres décisionnels recommandés par la haute autorité de santé.

Recommandations de la HAS sur la prise en charge des ménisques dégénératifs

Recommandations de la HAS sur la prise en charge des ménisques traumatiques

Schématiquement, trois traitements sont envisageables, une fois une atteinte ligamentaire associée éliminée (cf. LCA) :
l’abstention chirurgicale associée à une prise en charge médicale, la méniscectomie, la suture méniscale.
Il est important de préciser ici que la décision de traiter chirurgicalement une lésion méniscale dégénérative ne doit pas intervenir avant 6 mois de traitement médical bien conduit. Ne seront détaillés ici que le principe des techniques chirurgicales.

Méniscectomie

© OrthoIllustrated

Exemple de méniscectomie sous arthroscopie

Le principe de la méniscectomie est d’aller retirer la zone de ménisque pathologique responsable des douleurs. Le reste de tissu méniscal sain est laissé en place afin de limiter au maximum le risque de dégradation ultérieure de l’articulation.
Cette intervention se déroule sous arthroscopie. Elle nécessite une anesthésie, générale ou loco-régionale. Le séjour dans l’établissement se fait en ambulatoire.

Suture méniscale

© OrthoIllustrated

Exemple de technique de suture méniscale sous arthroscopie

La suture méniscale est une technique réservée aux lésions méniscales traumatiques. Son objectif est de conserver le capital méniscal, afin de limiter le risque d’usure prématurée du cartilage qui pourrait survenir, si une méniscectomie était réalisée sur certains type de lésions, en particulier lorsqu’elles surviennent chez des sujets jeunes. La suture méniscale se déroule généralement sous arthroscopie. Elle nécessite une anesthésie, générale ou loco-régionale. Le séjour dans l’établissement se fait la plupart du temps en ambulatoire, mais peut parfois se faire en hospitalisation classique.

Suites opératoires des arthroscopies du genoupour traitement de lésion méniscale

La reprise de l’appui se fait le soir même de l’intervention, éventuellement sous couvert de cannes anglaises. En cas de suture, une attelle de genou est mise en place pour une durée approximative de un mois. Pour plus d’informations pratiques concernant votre séjour et les suites immédiate de l’intervention, notamment après votre retour à domicile, veuillez consultez la fiche information pré opératoire pour chirurgie du genou par video arthroscopie.

Les risques opératoires

Toute intervention chirurgicale présente des risques généraux (vitaux, anesthésisques, cardiaques, vasculaires) ou inhérent à la chirurgie osseuse et articulaire. En dépit des soins apportés, il peut se produire au décours de la chirurgie du genou, des incidents et/ou complications. Complications locales :
- hématome,
- désunion cutanée,
- infection précoce ou tardive. Ces complications locales peuvent nécessiter une reprise chirurgicale et/ou la prise prolongée d’antibiotiques.

Elles peuvent altérer la récupération de la fonction articulaire. Plus rarement, la méniscectomie peut accélérer la dégradation articulaire du genou. La chondrolyse rapide correspond
à une usure accélérée du cartilage.
Une autre complication possible est la survenue d’une nécrose du condyle. Pour des raisons inexpliquées, la vascularisation de l’os sous chondral se fait mal entrainant une nécrose. Cette nécrose entraîne également une souffrance du cartilage sous jacent.
Dans ces deux derniers cas, l’évolution peut se faire rapidement vers une arthrose du genou, nécessitant alors une prise en charge sécifique de celle-ci.

Complications générales :
Problème dû à l’alitement post chirurgical ; phlébite et embolie pulmonaire (formation et migration de caillots de sang dans les veines) pour lesquelles un traitement
anticoagulant préventif peut être nécessaire (piqûre quotidienne sous cutanée d’anti coagulants et prise de sang pour
contrôle hebdomadaire).

La douleur

Information sur l’algodystrophie

Votre douleur sera prise en compte lors de votre hospitalisation et fera l’objet d’une attention particulière.
Au décours de l’hospitalisation, la douleur cède plus ou moins rapidement en fonction du nombre de lésion constatée en per opératoire (lésion méniscale, lésion ligamentaire ou capsulaire, lésion cartilagineuse +++). Cette douleur peut demander ainsi la prolongation d’antalgiques sur le moyen terme. La prolongation de douleurs de façon anormale peut représenter une complication régionale (algoneurodystrophie) pouvant, pour elle même, demander un traitement spécifique parfois long, demandant la réalisation d’examen complémentaire ou faire l’objet de l’intervention de praticien spécialisé dans le traitement de la douleur.

L’énoncé précédent des différentes complications locales, régionales ou générales correspond aux désagréments les plus classiquement répertoriés par l’ensemble du corps médical. Les risques exceptionnels seraient le fait de variations individuelles non toujours prévisibles.