Qu’est-ce que l’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale ?
Elle est définie comme un infarctus de l’os qui soutient le cartilage de la tête fémorale aboutissant à une nécrose de cette zone. Il existe très souvent une cause retrouvée expliquant l’évolution : post-traumatique, tabac, alcool, facteurs de risque familiaux (dyslipidémie), génétiques (drépanocytose, maladie de Gaucher), VIH, les médicaments (corticoïdes, chimiothérapie), métier (plongeur)... Elle évolue vers l’affaissement du cartilage de la tête fémorale conduisant à l’apparition d’arthrose à court terme.
Est-ce fréquent ?
Elle est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes avec un âge moyen de 45 à 55 ans selon les études. L’activité des patients est très corrélée au développement de signes cliniques. Cependant lorsqu’un patient devient symptomatique, cela indique que la maladie est en train de progresser :
Il est obligatoire de réaliser une IRM pour mesurer le volume de nécrose et vérifier l’absence de lésion controlatérale non encore visible à la radio. (60% des ostéonécroses aseptiques sont bilatérales)
Pourquoi entraine-t-elle des douleurs, une limitation des activités ?
Les douleurs d’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale sont le plus souvent mécaniques, c’est-à-dire à la marche, à l’exercice et au changement de position notamment de la position assise à la position debout. Elles sont rarement inflammatoires réveillant la nuit. Elles sont le plus souvent inguinales mais il n’est pas rare que les patients décrivent des douleurs plus latérales ou même fessières. Ces douleurs sont provoquées par l’appui et la charge sur des zones de dégénérescence du cartilage de la tête fémorale.
Qu’elles sont les possibilités de prise en charge non chirurgicale de l’arthrose ?
La prise en charge médicale peut apporter une amélioration significative de la qualité de vie chez certains patients mais ne prévient pas la dégradation due à l’histoire de la maladie et au risque d’affaisement.
Les différents axes de travail comprennent :
- L’éducation du patient et la modification des activités (arrêt de l’appui, sensibilisation à la nutrition, incitation à perdre du poids si cela est intéressant…)
- L’utilisation adaptée d’antalgique à la demande.
- La thérapie physique dont le rôle est la diminution de l’inflammation autour de la hanche. Pour cela le patient reçoit des prescriptions de séances de kinésithérapie.
- Les infiltrations intra-articulaires. Elles sont souvent utilisées comme outil diagnostique dans le cadre des douleurs atypiques mais peuvent constituer aussi un traitement dans les situations d’attente ou en cas d’échec du traitement de première ligne des premiers points.
Qu’elle est donc la meilleure prise en charge ?
Elle a pour but d’être symptomatique et dépend du volume de nécrose de la tête fémorale ainsi que la présence ou non de l’affaissement du cartilage. Nous ne pouvons en effet inverser le processus dans l’état actuel de nos connaissances malgré les efforts de la science. Il existe deux types de chirurgie soit le forage, geste conservateur soit la mise en place d’une prothèse de hanche. (cf PTH en lien hypertexte pour aller sur la page PTH)
Quand le forage peut-il être proposé ?
Le Dr Brulefert réalise le forage chez des patients présentant des douleurs à l’origine d’un impact dans leurs qualités de vie, d’une atteinte de la fonction importante dans le cadre d’ostéonécrose de stade précoce sans affaissement du cartilage et avec un volume de nécrose inférieur à 30% du volume global de la tête fémorale.
Quels sont les résultats attendus, les voies d’abord, les matériaux utilisés ainsi que les suites opératoires et les risques ?
Ces chirurgies ont d’excellents résultats en termes de douleur et de fonction et diffère la mise en place d’une PTH. Ainsi il est décrit que le forage permet d’éviter la mise en place d’une PTH pour 50 à 70% des patients à 10 ans de l’opération. Il s’agit d’une chirurgie mini-invasive réalisée au cours d’une prise en charge en ambulatoire par une courte incision latérale.
L’appui complet n’est pas autorisé d’emblée en post-opératoire. Le patient sort à domicile avec des ordonnances de pansements, d’antidouleurs, de médicaments contre le risque de phlébite et d’anti-inflammatoire pour prévenir le risque d’ossification hétérotopique. Une dizaine de séances de kinésithérapies et d’éducation thérapeutique sont faites en pré-opératoires. Le Dr Brulefert revoit les patients en consultation à 3 mois et 6 mois.
Comme toute chirurgie, les risques de troubles cicatriciels, d’infection du site opératoire, d’hématome, de troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et anesthésiques sont décrits mais au mieux maitrisés par une prise en charge dans les règles de l’art.