Prothèse totale de hanche

Qu’est-ce que l’arthrose de hanche ou coxarthrose ?

La coxarthrose est définie comme une dégénérescence du cartilage de la hanche (fémur et cotyle) en raison d’une anomalie morphologique connue (dysplasie de hanche, conflit de hanche…) ou pas (facteurs de risque familiaux, génétiques). Elle évolue vers l’atteinte de toutes les structures de l’articulation et en particulier l’os situé sous le cartilage et la membrane synoviale.

Le vieillissement normal du cartilage ne provoque pas à lui seul une évolution vers l’arthrose. L’arthrose est processus dégénératif caractérisé par une dégradation prématurée du cartilage articulaire qui peut se fissurer, un remaniement de l’os sous-chondral et des épisodes inflammatoires de la synoviale de l’articulation responsable en partie des douleurs ressenties.

Est-ce fréquent ?

La prévalence de l’arthrose de hanche est estimée entre 10 à 15 % des adultes de 65 à 75 ans. Elle est trois fois moins fréquentes que l’arthrose de genou. L’activité des patients est très corrélée au développement de signes cliniques. Cependant lorsqu’un patient devient symptomatique, cela indique que les lésions du cartilage ou du labrum ont débuté et que la maladie est en train de progresser.

Pourquoi entraine-t-elle des douleurs, une limitation des activités ?

Les douleurs d’arthrose sont le plus souvent mécaniques, c’est-à-dire à la marche, à l’exercice et au changement de position notamment de la position assise à la position debout. Elles sont rarement inflammatoires réveillant la nuit. Elles sont le plus souvent inguinales mais il n’est pas rare que les patients décrivent des douleurs plus latérales ou même fessières. Ces douleurs sont provoquées par l’appui et la charge sur des zones de dégénérescence du cartilage de la tête fémorale et du cotyle.

Qu’elles sont les possibilités de prise en charge non chirurgicale de l’arthrose ?

La prise en charge médicale est toujours réalisée dans un premier temps. Elle peut apporter une amélioration significative de la qualité de vie chez certains patients.
Les différents axes de travail comprennent :
• L’éducation du patient et la modification des activités (maintien des activités, sensibilisation à la nutrition, incitation à perdre du poids si cela est intéressant…)
• L’utilisation adaptée d’antalgique à la demande.
• La thérapie physique dont le rôle est la diminution de l’inflammation autour de la hanche. Pour cela le patient reçoit des prescriptions de séances de kinésithérapie.
• Les infiltrations intra-articulaires. Elles sont souvent utilisées comme outil diagnostique dans le cadre des douleurs atypiques mais peuvent constituer aussi un traitement dans les situations d’attente ou en cas d’échec du traitement de première ligne des premiers points.

Qu’elle est donc la meilleure prise en charge ?

Elle a pour but d’être symptomatique, nous ne pouvons en effet inverser le processus de dégénérescence arthrosique dans l’état actuel de nos connaissances malgré les efforts de la science. L’échec d’un traitement médical bien conduit aboutit si les douleurs deviennent impactantes dans la vie de tous les jours et modifient la qualité de vie des patients à se questionner de l’intérêt d’une chirurgie de mise en place de prothèse totale de hanche quel que soit l’âge des patients.

Quand cette chirurgie prothétique peut-elle être proposée ?

Nous réalisons les chirurgies prothétiques de hanche chez des patients présentant des douleurs à l’origine d’un impact dans leurs qualités de vie, d’une atteinte de la fonction importante et après un échec d’un traitement médical bien conduit.

Quels sont les résultats attendus, les voies d’abord, les matériaux utilisés ainsi que les suites opératoires et les risques ?

Ces chirurgies ont d’excellents résultats en termes de douleur et de fonction et constitue la chirurgie avec le plus haut taux de satisfaction rapportée par les patients. On estime que plus de 95 % des patients vont décrire une « hanche oubliée » après cette chirurgie et pourront reprendre toutes leurs activités à terme y compris les activités sportives. Il s’agit d’une chirurgie mini-invasive réalisée au cours d’une prise en charge RAAC (récupération améliorée après chirurgie) en hospitalisation conventionnel de 2 à 3 jours ou en ambulatoire.

Nous maitrisons toutes les voies d’abord pour mettre une prothèse totale de hanche et nous adaptons au patient afin de proposer la chirurgie la plus sûre et avec la meilleure récupération possible. Les principales voies d’abord possibles sont :

  • La voie d’abord antérieure de Hueter gaine avec incision vertical standard ou bikini (permettant de cacher la cicatrice par les sous-vêtements dans le pli inguinal).
  • La voie d’abord postéro-externe de Moore.
  • La voie antéro-latérale de Röttinger.

Elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Nous estimons qu’il faut adapter la voie d’abord au patient pour proposer les meilleurs soins et la pose de la prothèse dans les meilleures conditions. Nous discuterons avec vous de ces éléments lors de la consultation et justifierons nos choix.

Nous utilisons un large panel d’implants adaptés aux patients en fonction de l’âge et des facteurs de risque intrinsèque. En raison de notre expertise en tribologie (étude de l’usure des implants prothétiques) notamment nous vous proposerons les meilleurs implants actuellement disponibles et les mieux adaptés à chaque situation.

L’appui complet est autorisé d’emblée en post-opératoire. Le patient sort à domicile avec des ordonnances de pansements, d’antidouleurs, de médicaments contre le risque de phlébite et d’anti-inflammatoire pour prévenir le risque d’ossification hétérotopique. Une dizaine de séances de kinésithérapies et d’éducation thérapeutique sont faites en pré-opératoires. Nous revoyons les patients en consultation à 3 mois et 6 mois puis faisons le suivi de toutes nos prothèses selon les recommandations de notre société savante à savoir tous les deux ans.

Comme toute chirurgie, les risques de troubles cicatriciels, d’infection du site opératoire, d’hématome, de troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et anesthésiques sont décrits mais au mieux maitrisés par une prise en charge dans les règles de l’art.