Quelles sont les causes principales de reprise d’une prothèse totale de hanche ?
Les principales étiologies de reprise de prothèse de hanche sont liées à une faillite mécanique des implants et sont divisées selon le délai par rapport à la chirurgie initiale.
Les causes de reprise précoce sont :
- L’instabilité chronique (luxations récidivantes)
- L’infection aigüe
- L’inégalité de longueur
- Les fractures per-opératoires
Les causes de reprise à distance de l’opération initiale sont :
- L’instabilité sur usure des implants
- L’infection chronique
- Les fractures autour des implants aboutissant à un descellement
- Le descellement aseptique des implants
- Le relargage d’ions métalliques anormaux
- Le bruit causé par les implants
- Les pseudotumeurs
- L’allergie à la prothèse
- Le conflit cupule et psoas et les tendinites récidivantes du psoas
- L’inégalité de longueur
Le descellement aseptique d’une prothèse de hanche est la limite principale de la survie des prothèses totales de hanche. Elle correspond à l’apparition d’une ostéolyse évolutive (disparition de l’os) autour des implants à travers le temps qui finit par desceller l’implant et le rendre mobile par rapport à l’os. L’ostéolyse est la conséquence du relargage de particules d’usure des implants aboutissant à une inflammation de la hanche et à la disparition de l’os.
Est-ce fréquent ?
Le descellement aseptique des implants est une évolution attendue des prothèses avec un couple de frottement métal-polyéthylène à long terme. L’activité des patients est très corrélée au développement de signes cliniques. Cependant lorsqu’un patient devient symptomatique, cela indique que l’implant n’est plus scellé et que la maladie est en train de progresser. Il s’agit de la raison principale à l’intérêt d’une surveillance régulière des implants.
Pourquoi entraine-t-elle des douleurs, une limitation des activités ?
Les douleurs de descellement sont le plus souvent mécaniques, c’est-à-dire à la marche, à l’exercice et au changement de position notamment de la position assise à la position debout. Elles sont rarement inflammatoires réveillant la nuit. Elles sont le plus souvent inguinales mais il n’est pas rare que les patients décrivent des douleurs plus latérales ou même fessières. Ces douleurs sont provoquées par l’appui et la charge.
Qu’elles sont les possibilités de prise en charge non chirurgicale de descellement aseptique des implants ?
La prise en charge médicale est toujours réalisée dans un premier temps. Elle peut apporter une amélioration significative de la qualité de vie chez certains patients.
Les différents axes de travail comprennent :
- L’éducation du patient et la modification des activités (maintien des activités, sensibilisation à la nutrition, incitation à perdre du poids si cela est intéressant…)
- L’utilisation adaptée d’antalgique à la demande.
- La thérapie physique dont le rôle est la diminution de l’inflammation autour de la hanche. Pour cela le patient reçoit des prescriptions de séances de kinésithérapie.
Qu’elle est donc la meilleure prise en charge ?
Elle a pour but d’être symptomatique, nous ne pouvons en effet inverser le processus d’usure des implants et de l’ostéolyse dans l’état actuel de nos connaissances malgré les efforts de la science. Si les douleurs deviennent impactantes dans la vie de tous les jours et modifient la qualité de vie des patients, l’intérêt d’une chirurgie se pose alors. Il s’agit d’une chirurgie complexe nécessitant une expertise dans la reconstruction osseuse et dans la maitrise des implants de reprise.
Quand cette chirurgie de reprise prothétique peut-elle être proposée ?
Nous réalisons les chirurgies de reprise de prothèse de hanche chez des patients présentant des douleurs à l’origine d’un impact dans leurs qualités de vie, d’une atteinte de la fonction importante et après un bilan étiologique complet.
Quels sont les résultats attendus, les voies d’abord, les matériaux utilisés ainsi que les suites opératoires et les risques ?
Ces chirurgies ont d’excellents résultats en termes de douleur et de fonction si la chirurgie est réalisée en l’absence d’ostéolyse majeure. Elle peut alors consister en une reprise d’un seul des implants. (tige fémorale ou cupule cotyloïdienne). S’il existe une destruction osseuse majeure, une reconstruction osseuse par greffe est alors réalisée. Le Dr Brulefert est expert dans ce type de chirurgie et réalise les reprises les plus complexes adressées par ses collègues depuis de nombreuses années.
Nous maitrisons toutes les voies d’abord pour changer une prothèse totale de hanche et nous adaptons au patient afin de proposer la chirurgie la plus sûre et avec la meilleure récupération possible en fonction de la voie d’abord initiale réalisée par le premier chirurgien. Les principales voies d’abord possibles sont :
- La voie d’abord antérieure de Hueter gaine avec incision vertical standard ou bikini (permettant de cacher la cicatrice par les sous-vêtements dans le pli inguinal).
- La voie d’abord postéro-externe de Moore.
Elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Nous estimons qu’il faut adapter la voie d’abord au patient pour proposer les meilleurs soins et la pose de la prothèse dans les meilleures conditions. Nous discuterons avec vous de ces éléments lors de la consultation et justifierons nos choix.
Nous utilisons un large panel d’implants adaptés aux patients en fonction de l’âge et des facteurs de risque intrinsèques. En raison de notre expertise en tribologie (étude de l’usure des implants prothétiques) notamment nous vous proposerons les meilleurs implants actuellement disponibles et les mieux adaptés à chaque situation. Les reconstructions avec un implant sur-mesure peuvent être proposées dans les situations les plus critiques :
L’appui complet est autorisé d’emblée en post-opératoire dans les chirurgies les plus simples ou non autorisé lors de reconstructions complexes. Le patient est hospitalisé pendant une à deux semaines. Le patient sort à domicile ou en centre de rééducation avec des ordonnances de pansements, d’antidouleurs, de médicaments contre le risque de phlébite et d’anti-inflammatoire pour prévenir le risque d’ossification hétérotopique. Une dizaine de séances de kinésithérapies et d’éducation thérapeutique sont faites en pré-opératoires. Nous revoyons les patients en consultation à 3 mois et 6 mois puis fait le suivi de toutes ses prothèses selon les recommandations de notre société savante à savoir tous les deux ans.
Comme toute chirurgie, les risques de troubles cicatriciels, d’infection du site opératoire, d’hématome, sont décrits. Ces risques sont plus importants que pour une chirurgie de prothèse de hanche de première intention. Il existe aussi des risques de troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et anesthésiques. Le patient doit adhérer au projet thérapeutique et doit bien avoir assimilé ces risques.