Tendinopathie du moyen fessier et ressaut du fascia lata

Qu’est-ce que la tendinobursite du moyen fessier et le ressaut du facia lata ?

Il s’agit d’une inflammation de la bourse séreuse autour de la partie proximale du fémur appelée grand trochanter mais aussi des tendons qui s’y insèrent soit le moyen et le petit fessier. Elle est due le plus fréquemment à un conflit entre le fascia lata (bande fibro-conjonctive) qui vient frotter sur la bourse séreuse et les tendons des petits et moyens fessiers.

Nous pouvons retrouver aussi un ressaut de ce fascia qui vient frotter sur le grand trochanter dans la position de flexion, rotation interne, adduction, le patient pouvant reproduire ce ressaut volontairement. Le patient vient donc consulter pour des douleurs latérales plus ou moins associées à une faiblesse du moyen fessier (marche avec une boiterie).

Est-ce fréquent ?

On estime qu’elle touche 1,8 personnes sur 1000. Il s’agit la plupart du temps de femmes âgées de 50 à 60 ans. On retrouve parfois un élément déclencheur à l’apparition de ces douleurs : la mise en place d’une prothèse de hanche par la modification même légère de l’anatomie de la hanche et donc à l’étirement du tendon ou à la voie d’abord utilisée, une chirurgie du genou de type ostéotomie tibiale de valgisation…

Pourquoi entraine-t-elle des douleurs, une limitation des activités et une boiterie ?

L’inflammation de la bourse séreuse ou bursite entraine des douleurs latérales d’allure à la fois mécanique mais surtout inflammatoire. Elles réveillent donc la nuit et sont présentes même au repos. Quand une tendinopathie la plupart du temps du moyen fessier est associée il existe aussi une limitation des activités et une boiterie à la marche. Cette boiterie caractéristique est appelée boiterie de Trendelenburg. Ce syndrome aboutit à une détérioration de la qualité de vie des patients les amenant à consulter.

Qu’elles sont les possibilités de prise en charge non chirurgicale ?

La prise en charge médicale est toujours réalisée dans un premier temps. Elle peut apporter une amélioration significative de la qualité de vie chez certains patients.
Les différents axes de travail comprennent :

  • L’éducation du patient et la modification des activités (diminution des activités, repos, arrêt du tabac, sensibilisation à la nutrition, incitation à perdre du poids si cela est intéressant…)
  • L’utilisation adaptée d’antalgique à la demande et d’anti-inflammatoire.
  • La thérapie physique dont le rôle est la diminution de l’inflammation autour de la hanche. Pour cela le patient reçoit des prescriptions de séances de kinésithérapie.
  • Les infiltrations ciblées écho-guidées. Elles sont souvent utilisées comme outil diagnostique dans le cadre des douleurs atypiques mais peuvent constituer aussi un traitement dans les situations d’attente ou en cas d’échec du traitement de première ligne des premiers points.

Qu’elle est donc la meilleure prise en charge ?

Elle a pour but de traiter la cause et les conséquences dans le même temps opératoire. Elle se fait par deux ou trois petites incisions latérales qui permettent de travailler sous le contrôle d’une caméra. Elle consiste donc à une suture du tendon si une tendinopathie rompue a été diagnostiquée. Cette suture se fait au moyen d’ancres insérées au niveau de l’insertion des tendons petits et moyens fessiers.

On résèque aussi la zone du fascia lata qui rentre en conflit afin d’éviter la récidive. Enfin on résèque la bourse séreuse inflammatoire

Quand cette chirurgie conservatrice peut-elle être proposée ?

Cette chirurgie ne se conçoit que comme un recours à une prise en charge médicale bien conduite en échec. Elle ne se propose jamais en première intention.

Quels sont les résultats attendus, les suites opératoires et les risques ?

Il s’agit d’une chirurgie dont les résultats ne sont pas aussi élevés que les autres chirurgies conservatrices de la hanche. Elle permet une amélioration de la fonction dans tous les cas mais parfois de manière incomplète. Il est attendu une disparition de la boiterie dans 80% des cas.

Les suites opératoires sont contraignantes, raison pour laquelle il faut que le patient adhère parfaitement au projet thérapeutique. En effet, un hémi-bermuda ou une attelle de hanche sont obligatoires pour protéger la chirurgie et permettre une cicatrisation complète. Il doit être conservé pendant 6 semaines. L’appui contact est autorisé avec lui. La chirurgie se fait sous anesthésie générale au cours d’une hospitalisation en ambulatoire. Le patient sort à domicile avec des ordonnances de pansements, d’antidouleurs, de médicaments contre le risque de phlébite et d’anti-inflammatoire pour prévenir le risque d’ossification hétérotopique. Une dizaine de séances de kinésithérapies et d’éducation thérapeutique sont faites en pré-opératoires et reprises à 6 semaines de l’opération. Le Dr Brulefert revoit les patients en consultation à 6 semaines, 3 mois et 6 mois.

Comme toute chirurgie, les risques de troubles cicatriciels, d’infection du site opératoire, d’hématome, de troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et anesthésiques sont décrits.

Finalement, le risque principal à moyen et long terme est la récidive.