Tendinopathie du psoas

Qu’est-ce que la tendinobursite du psoas et le ressaut du facia lata ?

Il s’agit d’une inflammation de la bourse séreuse autour de la partie proximale du fémur appelée petit trochanter mais aussi du tendon qui s’y insère soit le psoas. Elle est due le plus fréquemment à un conflit entre le bord antérieur du cotyle ou un étirement après des mouvements répétés (micro-traumatismes) de flexion-extension de hanche. Nous pouvons retrouver aussi un ressaut de ce tendon qui vient frotter sur le bord antérieur du cotyle dans la position de flexion, le patient pouvant reproduire ce ressaut volontairement. Le patient vient donc consulter pour des douleurs antérieures plus ou moins associées à une faiblesse du psoas.

Est-ce fréquent ?

On retrouve parfois un élément déclencheur à l’apparition de ces douleurs : la mise en place d’une prothèse de hanche par la modification même légère de l’anatomie de la hanche et donc à l’étirement du tendon ou à un conflit avec la cupule prothétique.

Pourquoi entraine-t-elle des douleurs, une limitation des activités et une boiterie ?

L’inflammation de la bourse séreuse ou bursite entraine des douleurs antérieures d’allure à la fois mécanique mais surtout inflammatoire. Elles réveillent donc la nuit et sont présentes même au repos. Quand une tendinopathie la plupart du temps du psoas est associée il existe aussi une limitation des activités et des douleurs à la montée des escaliers notamment. Ce syndrome aboutit à une détérioration de la qualité de vie des patients les amenant à consulter.

Qu’elles sont les possibilités de prise en charge non chirurgicale ?

La prise en charge médicale est toujours réalisée dans un premier temps. Elle peut apporter une amélioration significative de la qualité de vie chez certains patients.
Les différents axes de travail comprennent :
• L’éducation du patient et la modification des activités (diminution des activités, repos, arrêt du tabac, sensibilisation à la nutrition, incitation à perdre du poids si cela est intéressant…)
• L’utilisation adaptée d’antalgique à la demande et d’anti-inflammatoire.
• La thérapie physique dont le rôle est la diminution de l’inflammation autour de la hanche. Pour cela le patient reçoit des prescriptions de séances de kinésithérapie.
• Les infiltrations ciblées écho-guidées. Elles sont souvent utilisées comme outil diagnostique dans le cadre des douleurs atypiques mais peuvent constituer aussi un traitement dans les situations d’attente ou en cas d’échec du traitement de première ligne des premiers points.

Qu’elle est donc la meilleure prise en charge ?

Elle a pour but de traiter la cause et les conséquences dans le même temps opératoire. Elle se fait par deux ou trois petites incisions latérales qui permettent de travailler sous le contrôle d’une caméra. Elle consiste donc à une section du tendon (ténotomie). Si la tendinopathie est liée à un débord d’une cupule prothétique (après prothèse de hanche) avec un débord supérieur à 8 mm, la chirurgie à privilégier est un changement de l’implant prothétique du bassin pour éviter ce conflit.

Quand cette chirurgie conservatrice peut-elle être proposée ?

Cette chirurgie ne se conçoit que comme un recours à une prise en charge médicale bien conduite en échec. Elle ne se propose jamais en première intention.

Quels sont les résultats attendus, les suites opératoires et les risques ?

Il s’agit d’une chirurgie dont les résultats sont excellents avec une disparition de la gêne dès la reprise d’appui. Elle permet une amélioration de la fonction dans tous les cas. Il est attendu un déficit en flexion de hanche dans les 6 à 8 semaines post-opératoires. Il n’y a pas de perte de force 1 an et demi après l’opération. Les patients peuvent revenir au même niveau sportif.

La chirurgie se fait sous anesthésie générale au cours d’une hospitalisation en ambulatoire. Le patient sort à domicile avec des ordonnances de pansements, d’antidouleurs, de médicaments contre le risque de phlébite et d’anti-inflammatoire pour prévenir le risque d’ossification hétérotopique. Une dizaine de séances de kinésithérapies et d’éducation thérapeutique sont faites en pré-opératoires et reprises à 6 semaines de l’opération. Le Dr Brulefert revoit les patients en consultation à 6 semaines, 3 mois et 6 mois.

Comme toute chirurgie, les risques de troubles cicatriciels, d’infection du site opératoire, d’hématome, de troubles thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et anesthésiques sont décrits.